Aralen

Aralen
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- Aralen (chloroquine) est utilisé pour la prévention et le traitement du paludisme non résistant, l’amibiase extra-intestinale, et hors AMM pour la polyarthrite rhumatoïde ou le lupus. Il agit en inhibant l’hémopolymérase du parasite.
- Posologie usuelle : Prophylaxie du paludisme : 300 mg de base par semaine chez l’adulte ; Traitement : dose de charge de 600 mg de base puis entretien quotidien.
- Forme d’administration : Comprimé à prendre par voie orale avec du lait ou des aliments pour réduire les nausées.
- Délai d’action : Débute en quelques heures (effet partiel), protection antipaludique optimale après 1-2 semaines de prise régulière.
- Durée d’action : Demi-vie prolongée (30-60 jours), nécessitant une administration hebdomadaire pour la prophylaxie.
- Ne pas consommer d’alcool : Risque majoré de convulsions et toxicité hépatique.
- Effets secondaires les plus courants : Nausées, prurit, maux de tête, troubles visuels légers et vertiges.
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Aralen
Informations Fondamentales sur Aralen
Information clé | Description |
---|---|
Nom international (DCI) | Chloroquine |
Noms commerciaux en France | Delagil® (Zentiva), Chloroquine® (Bayer) |
Code ATC | P01BA01 |
Formes galéniques | Comprimés pelliculés (250 mg phosphate = 150 mg base ; 500 mg phosphate = 300 mg base) |
Fabricants | Sanofi (historique), Zentiva, Bayer, IPCA Labs |
Statut réglementaire | Sur ordonnance médicale (prescription obligatoire) |
Disponibilité | En pharmacie française |
Conditionnement | Piluliers ou plaquettes thermoformées (ex: 30 comprimés) |
La chloroquine est aujourd'hui disponible en France exclusivement sous ses formes génériques après l'arrêt de la commercialisation de l'Aralen® aux États-Unis. Ce médicament reste strictement soumis à ordonnance à cause de sa toxicité potentielle sévère à doses inappropriées et des risques oculaires associés à une utilisation prolongée. Les spécialités disponibles contiennent du phosphate de chloroquine avec deux dosages principaux selon la base active.
Mécanisme d'Action et Pharmacologie
Le mécanisme antipaludéen repose sur l'inhibition de la digestion de l'hémoglobine par Plasmodium, provoquant l'accumulation toxique d'hémozoïne dans les parasites. Dans les maladies auto-immunes comme le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde, son effet immunosuppresseur résulte de l'interférence avec la présentation antigénique.
Pharmacocinétiquement, l'absorption après administration orale est rapide avec un pic plasmatique atteint sous 2-4 heures. Sa demi-vie extraordinairement longue (≈ 50 jours) implique un risque d'accumulation et nécessite une vigilance renforcée dans les populations à élimination rénale ralentie. Le métabolisme hépatique prédomine suivit d'une élimination principalement rénale.
Attention à ces interactions médicamenteuses critiques :
Médicament | Risque |
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Digoxine | Toxicité cardiaque augmentée |
Ciclosporine | Concentrations sanguines majorées |
Amiodarone | Risque d'allongement QT dangereux |
Alcool | Effets hépatiques aggravés |
Indications Approuvées et Utilisations Spécifiques
Les indications officiellement validées incluent :
- Traitement curatif et prophylaxie du paludisme à P. vivax dans les zones non résistantes
- Amibiase extra-intestinale en combinaison avec d'autres amœbicides
En pratique française, les prescriptions hors AMM concernent principalement certaines pathologies auto-immunes comme le lupus érythémateux systémique ou la polyarthrite rhumatoïde réfractaire où son activité immunomodulatrice est exploitée.
Pour les populations spécifiques :
- Grossesse : Réservée aux situations où le bénéfice dépasse nettement les risques (paludisme clinique). Strictement contre-indiqué en prophylaxie.
- Pédiatrie : Le calcul précis selon le poids corporel est indispensable avec contrôle rigoureux des doses.
- Personnes âgées : Adaptation posologique systématique en raison du risque d'accumulation et de toxicité accrue.
Cette adaptation repose sur le dépistage d'une insuffisance rénale et le contrôle régulier des paramètres pharmacocinétiques chez ces populations vulnérables. Ces mesures sont intégrées dans les recommandations thérapeutiques françaises pour garantir une utilisation sécuritaire.
Dosage, Administration et Stockage de l'Aralen
La posologie de la chloroquine (Aralen et génériques) varie selon l'indication et l'âge du patient, exprimée en base (principe actif). Les schémas précis sont cruciaux pour l'efficacité et la sécurité.
Prophylaxie du paludisme :
Pour les adultes : 300 mg de base (équivalent à 500 mg de phosphate de chloroquine) pris une fois par semaine. Cette dose hebdomadaire débute 1 à 2 semaines avant l'entrée en zone à risque et se poursuit durant le séjour, puis 4 semaines après le retour.
Chez l'enfant : la dose est calculée sur le poids corporel : 5 mg de base par kilogramme une fois par semaine. La dose maximale ne doit pas dépasser celle de l'adulte (300 mg de base).
Traitement curatif du paludisme :
Adulte : dose de charge de 600 mg de base le premier jour, suivie de 300 mg de base après 6 à 8 heures, puis 300 mg de base une fois par jour les deux jours suivants (J1 et J2).
Enfant : 10 mg de base par kg le jour 1, puis 5 mg base/kg après 6-8 heures et 5 mg base/kg/jour à J1 et J2. Ne pas excéder les doses adultes.
Ajustements nécessaires :
En cas d'insuffisance rénale ou hépatique, une réduction de dose peut être impérative en raison des risques d'accumulation et de toxicité. Une surveillance médicale rapprochée est alors indispensable. Aucun ajustement standardisé n'existe - une approche prudente "à doses faibles et progressives" est appliquée.
Conseils de prise :
Prendre les comprimés pendant ou juste après un repas majeur (petit-déjeuner, déjeuner ou dîner). Cela réduit significativement les risques de troubles digestifs comme les nausées ou les douleurs abdominales. Avaler le comprimé avec un grand verre d'eau.
Règles de stockage :
Conserver l'Aralen et ses génériques à température ambiante, idéalement entre 15°C et 25°C. Le médicament doit être placé dans son emballage d'origine, à l'abri de la lumière directe du soleil et surtout de toute source d'humidité (éviter salles de bains). Tenir hors de portée des enfants.
Sécurité, Contre-Indications et Effets Indésirables
L'utilisation de la chloroquine (Aralen) requiert une connaissance précise des situations à risque pour éviter des complications parfois sérieuses.
Contre-indications absolues :
L'Aralen est formellement interdit en cas d'hypersensibilité connue à la chloroquine ou à tout autre dérivé amino-4-quinoléine. Il est également contre-indiqué chez les patients présentant une rétinopathie (atteinte de la rétine), qu'elle soit préexistante ou diagnostiquée sous traitement. Les antécédents personnels de psoriasis représentent une autre contre-indication majeure, le médicament pouvant aggraver cette affection cutanée.
Précautions d'emploi importantes :
La prudence s'impose dans plusieurs circonstances. Le déficit enzymatique en G6PD expose à un risque d'hémolyse (destruction des globules rouges). Les antécédents neurologiques (épilepsie, convulsions) ou certaines maladies psychiatriques nécessitent un suivi accru, la chloroquine pouvant abaisser le seuil épileptogène. Les affections cardiaques, notamment celles prédisposant à un allongement de l'intervalle QT à l'ECG, requièrent une surveillance cardiologique. L'association avec d'autres médicaments prolongeant le QT (certains antibiotiques, antiarythmiques, psychotropes) doit être évitée ou strictement contrôlée par un médecin.
Effets indésirables possibles :
Les effets secondaires fréquents sont généralement d'intensité légère à modérée et d'ordre digestif (nausées, vomissements, gêne abdominale, diarrhée), neurosensoriel (céphalées, vertiges, acouphènes) ou cutané (démangeaisons, urticaire, photosensibilité). Des effets plus rares mais plus graves exigent une vigilance particulière. La rétinopathie toxique est la plus redoutée : elle peut survenir lors de traitements prolongés (comme dans les maladies auto-immunes) et mener à une perte de vision irréversible. Un examen ophtalmologique annuel complet (incluant champs visuels, fond d'œil) est indispensable chez ces patients. Une atteinte cardiaque (troubles du rythme comme l'allongement du QT, insuffisance myocardique) ou musculaire (myopathie avec faiblesse) est également possible. Un suivi régulier par un médecin reste impératif.
Cas de la grossesse et de l'allaitement :
L'Aralen est généralement déconseillé pendant la grossesse, sauf en cas de besoin vital, comme un traitement curatif du paludisme chez une femme enceinte dans une zone endémique. La décision relève alors d'une évaluation bénéfice/risque par le médecin. La chloroquine passe dans le lait maternel. Bien que les quantités transférées soient généralement faibles, l'allaitement pendant un traitement nécessite un avis médical et une surveillance du nourrisson.
Expérience Patient et Témoignages
L'expérience des patients sous chloroquine (Aralen ou génériques) est contrastée, reflétée dans différents espaces de discussion français.
D'un côté, certains patients atteints de lupus érythémateux ou de polyarthrite rhumatoïde rapportent une efficacité significative sur leurs symptômes articulaires (douleurs, raideurs) et cutanés. Cette amélioration peut contribuer à une meilleure qualité de vie au quotidien. De nombreux voyageurs attestent également de son rôle protecteur contre le paludisme lors de séjours en zone d'endémie, à condition que la chimioprophylaxie soit bien menée.
Toutefois, des effets secondaires sont fréquemment cités. Les troubles digestifs (nausées surtout) arrivent en tête des plaintes. Les patients partagent des astuces pour mieux les gérer, la plus courante étant de s'assurer de prendre toujours le comprimé au milieu d'un repas consistant. Quelques retours font état de sensations de vertiges ou de céphalées.
Une autre préoccupation récurrente concerne la disponibilité du médicament dans les pharmacies en France. L'arrêt de la commercialisation du comprimé dosé à 300 mg de base par Sanofi a jeté le trouble, même si les génériques persistent. Certains patients expriment aussi des difficultés financières ou pratiques liées à la nécessité de contrôles ophtalmologiques répétés dans le cadre de traitements de longue durée. L'observance du traitement, essentielle surtout en prophylaxie antipaludique ou pour les maladies chroniques, semble améliorée par une relation de confiance avec le médecin prescripteur et l'installation de systèmes de rappels (alarmes), comme en témoignent plusieurs utilisateurs.
Alternatives Thérapeutiques en France
Selon les indications et les profils patients, différentes alternatives à l'Aralen (chloroquine) sont disponibles et privilégiées dans la pratique médicale française.
Médicament | Principe Actif (DCI) | Indication Clé | Avantage / Inconvénient notable |
---|---|---|---|
Plaquenil | Hydroxychloroquine | Lupus érythémateux, Polyarthrite rhumatoïde | Avantage : Moindre risque de rétinopathie toxique comparé à la chloroquine. Effets secondaires parfois mieux tolérés. Inconvénient : Nécessite aussi une surveillance ophtalmologique annuelle. |
Malarone | Atovaquone-Proguanil | Prophylaxie et traitement (d'urgence) du paludisme | Avantage : Grande efficacité sur les souches de Plasmodium falciparum résistantes à la chloroquine. Schéma court (début 1-2 jours avant le voyage). Inconvénient : Coût significativement plus élevé que la chloroquine. Traitement non remboursé pour la prophylaxie. |
Lariam | Méfloquine | Prophylaxie du paludisme en zones de forte résistance | Avantage : Efficace contre les souches chloroquino-résistantes. Prise hebdomadaire. Inconvénient majeur : Risque non négligeable d'effets neuropsychiatriques graves (anxiété sévère, dépression, hallucinations, idées suicidaires). Contre-indiqué en cas d'antécédents psychiatriques. |
Dans le domaine des maladies auto-immunes comme le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde, l'hydroxychloroquine (Plaquenil) constitue généralement l'alternative de premier choix des rhumatologues et médecins internistes français, notamment en raison de son profil de sécurité, notamment une moindre toxicité rétinienne comparée à la chloroquine, même si une surveillance oculaire annuelle reste de rigueur.
Pour la prévention du paludisme, notamment en Afrique sub-saharienne où la chloroquine a perdu une grande partie de son efficacité, les associations à base d'artémisinine sont les traitements de référence, et la Malarone (atovaquone-proguanil) ou la doxycycline sont les alternatives prophylactiques les plus utilisées par les centres de vaccinations internationales français (CVIA). Le choix définitif repose sur la zone géographique de destination, la durée du séjour, les contre-indications individuelles et le budget du voyageur, en s'appuyant sur les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP).
Marché et Disponibilité en France
La chloroquine se trouve uniquement en pharmacie physique sur présentation d'une ordonnance médicale. Sous sa forme générique produite par Zentiva ou Bayer, elle a largement remplacé la marque Aralen aujourd'hui indisponible. Son acquisition en ligne est strictement interdite pour des raisons de sécurité. Le prix s'élève entre 5 et 8€ pour un conditionnement standard de 30 comprimés dosés à 150 mg de principe actif. La Sécurité Sociale prend en charge ce médicament pour les indications officielles comme le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde, sous réserve d'une prescription conforme. Les pharmacies dispensent généralement ce traitement sous forme de plaquettes thermoscellées contenant 30 unités. La demande demeure stable pour les pathologies auto-immunes, avec des pics saisonniers liés aux déplacements en zones d'endémie palustre.
Recherche et Tendances Récentes
L'utilisation prophylactique contre le paludisme connaît un déclin marqué en raison des résistances parasitaires croissantes, particulièrement pour P. falciparum. Des pistes de recherche explorent désormais son potentiel en oncologie, avec plusieurs essais précliniques analysant ses mécanismes antitumoraux. Le statut générique du principe actif libère les droits de propriété industrielle, permettant à de nombreux laboratoires pharmaceutiques d'en produire. En France, aucune étude clinique majeure n'est actuellement en cours sur cette molécule. Sa place en rhumatologie reste toutefois bien établie pour des affections comme la polyarthrite ou le lupus érythémateux, où son rapport bénéfice-risque reste favorable sous surveillance médicale.
Questions Fréquentes
Q : Quelle conduite adopter en cas d'oubli d'une dose ?
R : Prendre le comprimé dès que le retard est constaté. Sauf indication médicale contraire, ne jamais doubler la dose suivante.
Q : Existe-t-il des risques spécifiques pour les conducteurs ?
R : Oui, les troubles visuels transitoires constituent un risque pour la conduite, surtout en initiation de traitement.
Q : Une surveillance biologique est-elle nécessaire ?
R : Des bilans sanguins réguliers sont indispensables pour les traitements prolongés, incluant NFS et fonction rénale.
Q : Est-il compatible avec la grossesse ?
R : Uniquement si le bénéfice attendu justifie le risque potentiel, sous contrôle strict du gynécologue.
Q : Peut-on consommer de l'alcool durant le traitement ?
R : Cette association est déconseillée en raison des risques hépatotoxiques majorés et d'une potentialisation des effets indésirables.
Q : Quel est le délai d'efficacité pour les pathologies auto-immunes ?
R : L'effet thérapeutique optimal apparaît généralement après 3 à 6 mois de traitement continu.
Guide d'Utilisation Pratique
Conseils d'administration
À prendre systématiquement pendant les repas pour minimiser les nausées. Éviter les antiacides contenant du magnésium (diminution de l'absorption).
Protocoles de surveillance obligatoire
Examen ophtalmologique annuel comprenant un champ visuel et une OCT rétinienne. Bilan hépato-rénal trimestriel pour les traitements supérieurs à 6 mois.
Erreurs à éviter
- Sauter les contrôles ophtalmologiques réguliers
- Modifier la posologie sans avis médical
- Associer avec des hépatotoxiques ou des cardiotropes sans précautions
Conservation
Maintenir le blister dans son emballage d'origine, à température ambiante, hors d'atteinte des enfants. La DLU est strictement à respecter.